<452> relief à la triple alliance;1 que pour cet effet il avait proposé aux deux cours impériales qu'il était prêt à accéder en qualité d'électeur d'Hanovre; qu'il se flattait que, moyennant une petite satisfaction que la cour de Vienne donnerait à celle de Dresde, la Saxe ne tarderait guère à reprendre les mêmes engagements. Qu'on pourrait compter que la république de Hollande suivrait cet exemple, et qu'ensuite tous les Électeurs et Princes d'Empire accèderaient de même. Qu'il paraissait que le but que le roi d'Angleterre envisageait dans une si grande alliance, était, d'un côté, de garantir au possible ses États d'Hanovre, et, de l'autre, de dégager si bien les Saxons et les Hollandais qu'ils ne sauraient plus reculer lorsqu'on aurait besoin d'eux, et de prévenir surtout qu'au cas d'une nouvelle guerre la France ne forçât la République d'embrasser le parti de la neutralité: enfin, de donner, moyennant cette grande [alliance], le ton à toutes les grandes affaires en Europe.

Mon intention est, encore, que vous informiez de tout ceci M. de Saint-Contest, afin de pouvoir me marquer de quelle manière il s'est expliqué là-dessus.

Au reste, quoiqu'il ne me soit pas bien avantageux que Madame de Pompadour soit attachée aux Anglais,2 je dois cependant me consoler de ce qu'il y a beaucoup de gens sages et éclairés en France qui pénètrent parfaitement bien la nécessité qu'il y a que les intérêts de la France sont inséparables des miens, tout comme les miens le sont avec ceux de la France, et que celle-ci ne saurait jamais permettre que je sois accablé de nos ennemis communs, parceque sans cela la France n'aurait qu'à s'attendre sûrement au bénéfice de Polyphème.

Federic.

Nach dem Concept.


5927. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Potsdam, 19 juin 1753.

J'ai bien reçu votre dépêche du 8 de ce mois. Puisque les ministres de France estiment pouvoir se rassurer sur les fortes protestations que le prince Louis3 leur a faites de ne vouloir point quitter le service de P'rance, je me consolerai de les avoir avertis d'assez bonne heure, si jamais le contraire arrive par l'humeur variable et inconstant de ce Prince. Il va venir à Berlin, même avec l'agrément des ministres, et, comme je crains que ses chipoteries secrètes avec les Autrichiens ne commencent alors d'aller encore grand train, il m'est venu l'idée que vous communiquiez confidemment à M. de Contest qu'il conviendrait peut-être au ministère de France, pour obvier à ce que ce Prince ne fît encore quelque mauvaise démarche, de faire mettre les



1 Vergl. S. 449.

2 Vergl. S. 444.

3 Vergl. S. 428.