<458> Williams à Vienne et je suis fort porté de croire que sa mission n'a été faite que pour disposer la cour de Vienne à faire des convenances à la cour de Dresde, mais principalement pour soulever la première contre moi à l'égard des différends où je suis avec le roi d'Angleterre et de la sonder sur le secours que celui-ci pourrait attendre en cas de rupture contre moi; mais comme celle-ci a parlé des subsides que l'Angleterre n'a point envie [de payer], l'affaire est restée là et le chevalier est parti de Vienne.

Comme les longues conférences du comte Keyserlingk avec les ministres autrichiens continuent, je me persuade, de plus en plus, qu'elles ne peuvent avoir autre objet que les mouvements des troupes de la Porte Ottomane et des Tartares vers l'Ukraine, qui ne sauront qu'embarrasser beaucoup les deux cours. Aussi il y a des lettres de Londres qui marquent que le sieur Porter, ministre d'Angleterre à la Porte, mandait à sa cour que les ministres des deux cours impériales à Constantinople1 étaient fort inquiets sur ces mouvements; et, comme les lettres du sieur Porter étaient venues par un exprès, dépêché du sieur Williams, celui-ci mandait aussi qu'on avait reçu à Vienne les mêmes nouvelles et que le ministère autrichien les avait accompagnées de réflexions craintives vis-à-vis de lui, jusqu'à glisser de nouveau l'article des subsides en cas que ces affaires-là et celles que l'Angleterre pouvait avoir, eussent des suites. Sur quoi, mes lettres ajoutent qu'on ne paraissait point porté en Angleterre à convenir si fort d'avance des subsides qu'on donnerait en cas de rupture d'un côté ou d'autre.

Au reste, comme il court des bruits que la cour de [Vienne] avait résolu d'augmenter ses troupes de quatre régiments d'infanterie, je serai bien aise que vous tâchiez d'approfondir ce qui en est, pour pouvoir me faire un rapport exact là-dessus.

Federic.

Nach dem Concept.


5936. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.

Häseler berichtet, Kopenhagen 19. Juni: „La cour de Danemark se trouve actuellement humiliée et embarrassée à la fois, celle d'Espagne vient de la traiter comme la ville de Hambourg, à cause de ses liaisons avec les Barbaresques,2 avec cette différence que le ministre d'Espagne3 n'a pas encore ordre de se retirer. Il n'a fait que déclarer au ministère danois que le Roi son maître a pris la résolution de défendre aux Danois tout commerce dans ses États et de leur re-

Potsdam, 26juin 1753.

Votre rapport du 19 de ce mois m'a été fidèlement rendu, et je vous sais beaucoup de gré de m'avoir informé de ce que le ministre d'Espagne est venu déclarer à la cour de Danemark au sujet des liaisons que celle-ci a prises avec les Barbaresques. Je conviens avec vous que cette affaire saurait don-



1 Penckler und Obreskow.

2 Vergl. S. 113.

3 Marquis Puenta-Fuerte.