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5275. A LA REINE DE SUÈDE A STOCKHOLM.

Berlin, 8 janvier 1752.

Ma très chère Sœur. Je fais des vœux pour que votre Diète finisse au plus tôt; je suis bien aise de ce que vous avez obtenu de la Diète ce que vous avez désiré, et je me flatte que, tous vos différends étant terminés, rien n'empêchera désormais les partis de se réunir. M. Rohd m'a rendu compte de tout, mais, ma chère Sœur, je suis facile à contenter, je ne désire que votre avantage, et tout ce qui peut y contribuer, me fait plaisir; il n'en est pas de même d'autres puissances, et c'est celles-là qu'il faut ménager. Je reçois souvent des lettres de France sur les affaires de Suède, et il paraît qu'on n'y est pas trop content; je voudrais bien que tous ces petits différends puissent s'accommoder.

Je vous rends grâce, ma chère sœur, de vos bonnes intentions pour ma sœur Amélie, mais nous ne sommes aucunement pressés de la marier. Si le roi de Danemark la demande, il faudra voir alors ce qu'on pourra aviser, mais le parti n'est pas tout avantageux que cela paraît, il y a des enfants du premier lit, et ma sœur n'aurait pas le crédit que vous croyez, sans compter que ces sortes d'alliances entraînent souvent dans de plus grands embarras qu'elles ne rapportent d'utilité, et d'ailleurs je n'aime point à jeter mes sœurs à la tête des gens. Je suis avec la parfaite estime et tendresse, ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


5276. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.

Berlin, 8 janvier 1752.

J'ai bien reçu les dépêches que vous m'avez faites depuis le 28 du décembre dernier jusqu'à présent, et vous sais bon gré des différentes anecdotes que vous m'avez apprises par là, tant au sujet du premier ministre que sur la situation présente du pays de Saxe relativement à sa finance. Comme celle-ci est si mal administrée qu'il ne faut plus douter qu'il n'en arrivera bientôt un dérangement total, je voudrais bien savoir de vous combien de temps vous croyez que cette mauvaise administration saurait se soutenir encore en quelque façon et où elle saurait aboutir, à la fin. Ce que vous tâcherez bien d'approfondir, pour être à même de me faire des idées justes là-dessus.

Quant au traité de subsides conclu en dernier lieu entre la Saxe et les Maritimes, vous ne devez point vous mettre en frais pour en savoir le contenu, ni vous en inquiéter trop, puisque j'en suis assez informé, jusqu'à avoir en main une copie du traité. Il est d'ailleurs bien sûr que la cour de Dresde a demandé la garantie des deux cours impériales en cas de quelque démarche efficace de ma part pour le payement de mes sujets créanciers de la Steuer; mais vous pouvez aussi