<64>

5374. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Potsdam, 14 mars 1752.

La dépêche du département des affaires étrangères qui vout vient à la suite de celle-ci, vous confirmera la mort du comte de Tyrconnell, et je ne doute pas que vous ne fassiez bien attention sur ce que je vous ai dit par ma précédente touchant le choix à faire pour remplacer par un bon sujet le poste qui en est devenu vacant.

La susdite dépêche vous marquera encore que, malgré que M. de Saint-Contest se fût déterminé de ne faire encore aucune démarche ni à Londres ni à Vienne par rapport aux nouvelles démonstrations de la cour de Russie en Finlande,1 le marquis de Hautefort a trouvé bon de s'en expliquer avec le comte d'Ulfeld à Vienne. J'ajoute à ce que ladite dépêche vous marque sur ce sujet, que, ne pouvant pas m'imaginer que Hautefort eût agi là-dessus contre les ordres de M. de Saint-Contest, j'aurais bien aimé que ce dernier se fût tenu à sa première résolution et n'eût point fait parler de l'affaire en question à Vienne. Au surplus, j'envisage cette affaire qu'autant que finie et assoupie.

Au surplus, je vous remercie bien des anecdotes dont vous m'avez instruit par votre dernière lettre immédiate; je compterais pour un événement peu agréable, si le prince de Conty réusissait à gagner toute la confiance du Roi et à s'emparer du maniement des affaires. Ce serait justement ce qui nous conviendrait le moins, sachant moi combien il est superficiel et d'ailleurs nullement fait pour les affaires.2

Au reste, parceque M. de Saint-Contest vous a paru satisfait de la nouvelle que vous lui avez donnée sur les bonnes dispositions de la cour de Cassel,3 et a été du sentiment qu'on en faudrait profiter, vous lui direz qu'il faudrait donc que je sache si la France voulait effectivement des Hessois ou non, et qu'au premier cas il faudrait que je fusse exactement instruit sur les propositions qu'on pensait de faire à la cour de Cassel.

Federic.

Nach dem Concept.


5375. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.

Potsdam, 14 mars 1752.

J'ai bien reçu votre rapport du 7 de ce mois. Comme il saurait bien arriver que, par le mécontentement général contre le baron de Bernstorff et par ses manières hautaines et fières vis-à-vis des autres ministres, il serait à la fin obligé de quitter son poste, vous agirez conformément à mes intérêts si d'une manière adroite et sous main vous soufflez au feu, en quoi il faudra cependant que vous vous preniez



1 Vergl. S. 55.

2 Vergl. Bd. IV, 247.

3 Vergl. S. 36.