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5403. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Rohd berichtet, Stockholm 21. März: „Le sort du comte de Tessin1 fut enfin décidé, samedi passé,2 il restera gouverneur du prince Gustave et gardera sa place dans le Sénat … La Reine a manié cette affaire avec une dextérité admirable.“

„La Reine est fort satisfaite d'avoir réussi à faire rester le comte de Tessin, et il y a effectivement grande apparence qu'il va revivre d'abord en faveur de la cour. Sa Majesté m'a dit qu'elle va travailler à le réconcilier avec le baron Ungern et le général Lieven. Si cela arrive, le Sénat se partagera et, son union venant à se rompre, la force de son parti ne pourra presque pas manquer de s'écrouler. Aussi la Reine se flatte-t-elle que le Roi aura au moyen de cela la supériorité dans le Sénat, au moins d'une année de temps, et elle m'a recommandé à ce sujet le dernier secret. Il est certain que la face devient plus riante pour la cour.“

Potsdam, 4 avril 1752.

J'ai reçu vos rapports du 17 et du 21 de mars dernier, et c'est avec bien de la satisfaction que j'ai appris par le dernier le succès de la démarche que la reine de Suède a faite pour faire rester le comte Tessin. Rien ne me fera plus de plaisir que d'apprendre encore la réussite des vues dont vous faites mention par votre dépêche séparée de même date au sujet desquelles vous pouvez assurer la Reine que je lui garderais un secret impénétrable.

Federic.

Nach dem Concept.


5404. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LEGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.

Potsdam, 5 avril 1752.

J'ai bien reçu vos dépêches du 21 et du 25 du mois dernier. Il m'a fait plaisir d'apprendre que le crédit du ministre de Bernstorff continue de baisser de plus en plus, mais, comme j'appréhende encore toujours qu'il ne trouve des moyens à le rétablir et que le comte de Moltke ne mette pas assez d'attention pour se tirer cette épine du pied, je crois qu'il conviendrait que vous fassiez insinuer adroitement, et sans que vous y soyez remarqué, au comte de Moltke combien il lui importe de se débarrasser d'un ministre tel que le susdit, qui ne cessera jamais de vouloir pousser sa fortune aux dépens de celle de lui, comte de Moltke.

Quant à la princesse que le roi de Danemark voudra choisir en cas de second mariage, j'ai des nouvelles sûres3 que son choix saurait bien tomber sur la sœur cadette du duc régnant de Brunswick, la princesse Julie, par la raison qu'il voudra choisir une princesse d'un âge mûr et qui, outre une conversation solide, puisse avoir soin de l'éducation des enfants du premier lit. Ce que j'ai bien voulu vous confier,



1 Vergl. S. 74.

2 18. März.

3 Vergl. S. 76.