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Quant au baron de Bernstorff, il me paraît que, plus il tâche de dissimuler la violence de son ambition, par ces tours de souplesse et de dévotion affectée, plus le comte de Moltke a raison d'être sur ses gardes pour n'en être surpris, et vous ferez bien de vous servir de main tierce ou quatrième pour lui donner du réveil là-dessus, afin qu'il se détermine à le prévenir plutôt que d'en être prévenu.

Federic.

Nach dem Concept.


5428. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Michell berichtet, London 11. April: „Depuis l'ordinaire dernier1 j'ai encore eu occasion d'avoir un entretien avec le marquis de Mirepoix, dans lequel je me suis convaincu qu'il est non seulement en plein chipotage avec ces gens-ci, mais qu'outre cela c'est sans des ordres précis de sa cour et uniquement de lui-même et par une grande envie de concilier les choses au sujet de l'élection d'un roi des Romains au moyen des dispositions favorables que les Anglais lui témoignent, et des protestations qu'on lui prodigue relativement à la conduite ménagée que l'on lui dit vouloir tenir vis-à-vis des alliés de la France.“

Potsdam, 25 avril 1752.

Je vous sais bien du gré du nouvel avertissement que vous me donnez par votre dépêche du 11 de ce mois sur les pourparlers que le marquis de Mirepoix a eus avec les ministres anglais relativement à l'affaire de l'élection.

Je verrai ce qu'on fera en conséquence et de quelle manière le roi d'Angleterre en usera envers moi dans cette affaire.

En attendant, je ne saurais m'imaginer que le roi d'Angleterre voudrait me heurter de front ouvertement jusqu'à ne pas vouloir me faire parler du tout du projet de l'élection, quoique je sois persuadé d'ailleurs que ce Prince ne s'en expliquera à moi qu'indirectement et par la cour de Vienne, qui apparemment viendra, pour me demander ma voix pour cette élection.

Federic.

Nach dem Concept.


5429. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Potsdam, 25 avril 1752.

J'ai bien reçu la dépêche que vous m'avez faite du 14 de ce mois. Puisque M. de Saint-Contest souhaite que je voudrais bien lui faire communiquer par vous la réponse que j'étais résolu de donner à la cour de Vienne, quand elle ferait demander ma voix en faveur de l'Archiduc aîné pour son élection, vous direz au susdit ministre que je pensais invariablement de la même façon sur cette affaire que j'avais fait auparavant et que je l'avais communiqué à la France. Que j'agirais dans cette affaire avec tout désintéressement par rapport à mes



1 Vergl. S. 91.