5337. AUX MINISTRES D'ÉTAT COMTES DE PODEWILS ET DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Potsdam, 20 février 1752.

Pour vous répondre au rapport que vous m'avez fait du 18 de ce mois touchant l'affaire de Bentinck, je vous dirai pour votre direction qu'il ne peut point me plaire qu'après que vous m'avez engagé dans cette affaire, malgré le peu d'envie que j'avais de m'en mêler,44-1 vous saigniez à présent du nez. Combien n'a-t-on pas fait de propositions raisonnables au ministère de Danemark à ce sujet qu'ils ont refusées : Voudriez-vous présentement que, dès qu'il parle, l'on dût d'abord se conformer à leurs idées encore assez vagues? Et quelles sûretés auronsnous qu'ils ne chicaneront de nouveau, supposé qu'on acceptât l'expédient qu'il propose, quand on voudrait le mettre en exécution?

D'ailleurs il me paraît être un peu dur que la France exige de moi de plier toujours à ses sentiments, comme il est arrivé dans l'affaire de l'élection, et comme elle a prétendu au sujet des contestations que j'ai eues avec la Saxe.44-2 Selon mon sentiment, il n'y a rien qui presse dans l'affaire de Bentinck; il y a à présumer que la cour de Danemark se lassera, à la fin, de contester là-dessus et qu'elle viendra elle-même nous faire des propositions acceptables, et qu'en conséquence nous devons la voir venir, sans paraître pressés. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach dem Concept.



44-1 Vergl. Bd. VIII, 190. 193.

44-2 Vergl. Bd. VIII, 598.