5351. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.

[Potsdam], 26 [février 1752].

Ma très chère Sœur. Vous avez très bien deviné que le margrave de Schwedt n'en mourrait pas; il a fait venir son frère et l'a reçu en polisson avec cette éloquence grossière que vous lui connaissez. Ditesmoi, je vous prie, ma chère sœur, par quelle raison le margrave d'Ansbach s'empresse-t-il si fort de renouveler avec moi de vieux pactes de famille? Il a envoyé ici une espèce d'imbécile, son ministre de cabinet, comme il le qualifie, de Hutten, et il veut absolument que j'aille au-devant de lui dans quelque station de poste, ce que je ne ferai pas assurément.51-2 Seckendorf? est de même dans un empressement extraordinaire de conclure ce traité. Je n'y comprends rien, il faut qu'il y ait un dessous des cartes, que peut-être vous pouvez savoir.

Dès que le relieur m'aura remis mes Visions folles,51-3 j'aurai l'honneur de vous les envoyer. Conservez-moi toujours vos bontés et soyez persuadée, ma chère sœur, que mon cœur, ma personne et toutes mes pensées sont à vous et pour vous, étant, ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung im Königl. Hausarchiv zu Berlin. Eigenhändig.



51-2 Vergl. S. 35. 40.

51-3 Die 1775 gedruckte zweite Auflage der Œuvres du Philosophe de Sanssouci enthält als neues Stück die „Art de la Guerre“ , welche der König wohl mit Beziehung auf die „Rêveries“ des Marschalls von Sachsen als „Visions folles“ bezeichnet. Vergl. Bd. VIII, 197. 322.