5358. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

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Lord Marschall berichtet, Paris 18. Februar: „Je crois devoir ajouter encore à ce que j'ai eu l'honneur de mander à Votre Majesté par ma précédente au sujet de M. de Contest,54-2 qu'il a toujours joui de la réputation d'un bon citoyen et d'un homme de bien. Il est l'unique ministre qui ne communique pas les affaires à la Pompadour. Cependant, comme il ne se mêle que de son département, sans faire aucune brigue, ni ne cherche à procurer des emplois lucratifs à ses créatures, on ne travaille pas contre lui.“

Potsdam, 29 février 1752.

Je suis bien aise que vous ayez bien voulu justifier dans mon esprit M. de Contest; il n'y a que ses réponses sèches et froides qui me paraissaient un peu étranges, je les attribue à présent à la timidité assez ordinaire à ceux qui ne font que d'entrer dans les affaires.

J'applaudis parfaitement au sentiment qu'il vous a marqué au sujet

 

des avis de Stockholm touchant les desseins attribués aux Russes en Finlande;55-1 aussi paraît-il de plus en plus qu'il y a du malentendu dans cette affaire et un peu trop de précipitation de la part du comte Tessin là-dessus.

Quant aux desseins de la cour de Vienne relativement à la succession au trône de Pologne, le sieur Castera sera à même de marquer ce qui en est, parcequ'il est au fait de ce qui s'est tramé à ce sujet. Je sais d'ailleurs que le comte de Brühl a été informé de cette affaire, mais qu'il a tâché de la supprimer, ce qui m'a fait croire qu'il a été lui-même de l'intrigue.

La résolution qu'on a prise de faire relever le comte Vaulgrenant par le duc de Duras, m'a fait plaisir. J'ai connu moi-même autrefois le premier,55-2 que j'ai trouvé alors très mauvais négociateur et à qui les Saxons faisaient accroire tout ce qu'ils voudraient.

Au reste, je vous sais gré de l'avertissement que vous m'avez donné du dessein pris en Angleterre contre les vaisseaux de la Compagnie Asiatique à Emden,55-3 mais comme l'un de ces vaisseaux est déjà parti, avant que votre avis m'est parvenu, il faut bien l'abandonner à présent à sa bonne fortune.

Federic.

Nach dem Concept.



54-2 Vergl. S. 49.

55-1 Vergl. S. 25 Anm. 2; 53.

55-2 Im December 1745 nach der Einnahme von Dresden. Vergl. Bd. IV, 402.

55-3 Ein Postscript zu dem Bericht des Marschalls von Schottland vom 18. Februar meldet als verbürgt „que les Anglais ont non seulement donné ordre de refuser aux vaisseaux de la compagnie d'Emden l'entrée dans leurs ports, mais qu'ils ont armé aussi un des bâtiments de leur compagnie pour les visiter et en enlever tous les matelots sujets de la Grande-Bretagne qui se trouveraient dessus.“ Vergl. S. 28.