5408. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Potsdam, 8 avril 1752.

Je serai bien aise d'avoir les rapports que vous me faites espérer touchant les entretiens que vous aurez eus avec M. de Saint-Contest sur les différents propos dont je vous ai chargé de lui en faire des insinuations.

Je tombe d'accord à ce que vous dites que le système de la cour de Madrid vis-à-vis de celle de la France a varié en quelque façon de ce qu'il était autrefois; mais quoi qu'il en soit, il conviendrait au ministère de France, à ce qu'il me semble, ou qu'il portât toute son attention et agît avec moins d'indolence pour ramener la cour d'Espagne à cette étroite intelligence où les deux cours ont été, et d'empêcher au moins que celle-ci ne se détachât: ou que le susdit ministère remplît, ce vide en s'attachant le roi de Sardaigne par des offres spécieuses, puisque sans cela la France risquera que le roi d'Angleterre, fortifié de tant d'alliances, emporte la balance sur elle, et qu'en cas d'une guerre toutes les forces par terre et par mer tombent sur elle seule.

Au reste, vous remercierez de la manière la plus obligeante les ministres du choix qu'ils ont fait dans la personne de M. de La Touche pour l'envoyer résider à ma cour, et leur marquerez combien ce choix m'a été agréable, parcequ'il a rencontré un sujet duquel je ne saurais que d'avoir une bonne opinion en ce qu'il contribuerait à entretenir cette étroite harmonie qui régnait si heureusement entre Sa Majesté Très Chrétienne et moi.

Federic.

Nach dem Concept.