5443. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.

Potsdam, 6 mai 1752.

Vous deux dépêches du 29 d'avril dernier et du 3 de ce mois me sont bien entrées, et je n'ai guère sujet d'être édifié de la modicité de la somme109-3 qui a été payée pendant la dernière foire de Leipzig à mes sujets créanciers de la Steuer. J'espère que le montant de celle qui sera destinée pour leur remboursement à la foire prochaine, sera plus considérable, sans quoi mesdits sujets créanciers ne pourront sûrement pas se conserver dans leurs affaires. En attendant, je compte de recevoir de vous le rapport que vous me ferez de Dresde touchant ceux de mes sujets qui ont tiré leurs capitaux.

Quant à l'effet contraire que vous dites, dans votre rapport susallégué du 29 d'avril dernier, qu'a fait l'édit émané de la cour où vous êtes, pour défendre à ses sujets d'aliéner des billets de la Steuer à des Prussiens, les suites n'en pourront être que très préjudiciables au gouvernement et aux sujets de Saxe, et il en arrivera ou que l'édit en question ne sera point observé, ou bien que les sujets saxons en souffriront eux-mêmes le plus grand désavantage.

Pour ce qui regarde le pied une fois adopté sur lequel je fais monnayer à présent,109-4 vous assurerez le comte Hennicke qu'il pouvait compter pour sûr que je ne le changerais point; que je l'avais fixé pour toujours et qu'on était à même d'en prouver à tout le monde la solidité<110> et la justesse, si autrement il ne s'y glissait des abus qui ne devaient pas s'y rencontrer.

Au reste, comme le grand-maître de la cour, comte de Dohna, est mort hier à Berlin de mort subite, et que par là il est venu à vaquer à ma cour une charge de distinction qui ne saurait manquer de donner du relief à une personne de naissance, et à laquelle est d'ailleurs affectée une pension de 2,000 écus par an, je serais bien aise que vous me fissiez votre rapport si vous ne pensiez trouver en Saxe une personne de qualité et de grands biens qui pourrait être engagée pour venir s'établir à Berlin, moyennant le susdit poste qu'elle y occuperait à ma cour. Toutefois je veux que vous n'en parliez encore à personne, mais que vous me fassiez préalablement votre rapport là-dessus.

Au surplus, ce me sera un plaisir, si la cour où vous êtes veut bien faire extrader, contre des réversales, au régiment de Bredow le capitaine de Selchow et son domestique, qui, après l'action qu'il vient de commettre, s'est réfugié sur une terre qu'il a en Saxe.

Federic.

Nach dem Concept.



109-3 60,000 Thaler.

109-4 Vergl. S. 16.