5515. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.

Potsdam, 8 juillet 1752.

J'ai bien reçu le rapport que vous m'avez fait du 1er de ce mois, et je suis très satisfait de la bonne contenance que vous avez tenue vis-à-vis du baron de Bernstorff, lorsqu'en conséquence de votre rapport il vous a parlé avec tant de dissimulation au sujet de l'affaire du passeport que j'ai fait solliciter.157-1 J'applaudis surtout à ce que vous vous êtes tenu à la réserve avec lui sur ce que vous avez d'autres ordres encore audit sujet, pour le laisser s'enfiler d'autant plus lui-même, au cas qu'il voudrait continuer dans son animosité contre moi et disposer sa cour à ne pas accorder le passe-port en question.

D'autre côté, j'ai été charmé d'apprendre les bonnes dispositions dans lesquelles vous avez trouvé le comte de Moltke; aussi vous appliquerez-vous de cultiver au possible sa confiance, en le flattant sans affection et bien adroitement et en ne laissant passer aucune occasion convenable pour lui dire des choses obligeantes et affectueuses, afin de vous captiver par là de plus en plus son amitié. Voilà ce que je crois suffire pour le moment présent; s'il arrive que j'aie à ménager des affaires plus importantes avec la cour où vous êtes, je n'oublierai point de lui donner des marques plus essentielles de ma reconnaissance de toutes les bonnes intentions qu'il fait paraître à mon égard.

Federic.

Nach dem Concept.



157-1 Vergl. S. 119. 123.