5531. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 18 juillet 1752.

Puisque la dépêche ordinaire que je vous ai fait faire aujourd'hui, épuise tout ce que nous avons eu de nouvelles relativement à l'affaire de l'élection, je vous y renvoie et ne vous dirai par celle-ci que, quant au bruit qui a couru à Vienne, comme si j'avais fait déclarer par la France que je ne refuserais pas ma voix pour l'élection de l'Archiduc aîné, il n'en est absolument rien. Il est vrai que j'ai fait dire toujours à la France que je n'avais aucune prétention à la charge de la cour de Vienne que je voulusse faire valoir à cette occasion-là, et que, pourvu que l'Électeur palatin fût satisfait de ses prétentions justes, je ne me refuserais à rien qui fût conforme aux lois et constitutions de l'Empire; mais voilà aussi tout ce que j'ai déclaré à la France. Et, comme d'ailleurs j'ai employé mes soins auprès d'elle pour qu'elle contribuât à ce que l'Électeur palatin eût satisfaction de ses demandes autant qu'elles étaient raisonnables, j'ai cru que la France y travaillerait efficacement. Mais comme elle n'y agit qu'assez faiblement, et qu'il paraît qu'après cette réduction qu'elle vient de faire mal à propos dans son militaire, le roi d'Angleterre en tire son parti pour persuader à tout le monde que les déclarations de la France ne sont que des démonstrations pour satisfaire ses alliés, la France n'ayant d'ailleurs aucune envie de mettre de l'empêchement à l'élection, j'ai tout lieu de présumer que les choses tourneront assez mal pour l'Électeur palatin et qu'on fera passer, dans le cours de cette année encore, l'élection, sans se soucier beaucoup des Prétentions de celui-ci. Ce que je ne vous dis toutefois que pour votre direction seule.

Federic.

Nach dem Concept.

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