5545. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

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Klinggräffen berichtet, Wien 19. Juli: „La réponse volumineuse de la cour de Vienne au mémoire du baron de Beckers lui fut remise, il y a trois jours, par le comte Colloredo … Au lieu de tant de millions que la cour d'ici devait à l'Électeur palatin,179-1 on a eu le front de vouloir prouver ici que ce Prince … restait encore redevable à l'Impératrice-Reine d'environ 70,000 florins … Vraisemblablement on ne saurait se flatter, ici ni à Hanovre, de la voix de l'Électeur palatin après un tel procédé; par conséquent on renoncera à l'unanimité des voix. D'un autre côté, il paraît aussi difficile à croire qu'on veut brusquer l'élection par la pluralité des voix, à quoi l'on continue de témoigner ici peu de disposition, de sorte que le temps pourrait peut-être s'écouler sans que l'élection eût lieu cette année.“

Potsdam, 29 juillet 1752.

J'applaudis fort aux réflexions judicieuses que vous faites dans votre dernière dépêche par rapport au plan de l'élection, et je pense tout comme vous que la cour où vous êtes ne voudra que difficilement consentir à faire brusquer cette élection, vu qu'elle demande des sûretés tant au dehors qu'au dedans. Au surplus, je suis bien curieux d'apprendre de quelle façon la cour de France envisagera la réponse que celle de Vienne a donnée au baron Beckers, et ne manquerai pas de vous en instruire, dès que j'en serai informé.

Pour ce qui regarde l'intrigue de la cour de Vienne relativement

 

à la succession en Pologne, ne vous attendez pas à des démarches de vigueur de la part du roi de Pologne contre ce plan, ce Prince étant si faible et si aveuglé par son premier ministre qu'il n'en fera rien; tout au contraire ce dernier, vendu qu'il est aux deux cours impériales, l'entraînera à donner lui-même ses troupes contre ses propres intérêts, quand la cour de Vienne le voudra.

Federic.

Nach dem Concept.



179-1 Vergl. S. 89.