5574. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.

Potsdam, 15 août 1752.

Vous avez très bien fait, quand, selon votre dépêche du 5 de ce mois, vous avez fait de votre chef le compliment au comte de Moltke que vous y marquez pour l'entretenir dans les bons sentiments où vous l'avez trouvé depuis quelque temps. Pour ce qui regarde l'affaire relativement au baron de Bernstorff, il faut que vous réfléchissiez que je ne suis pas le maître de faire de la France tout ce que je voudrais.

J'ai déjà fait écrire à la cour de France dans le sens que l'abbé Lemaire l'a désiré.198-3 Ladite cour a répondu là-dessus qu'elle y penserait, mais qu'il faudrait aller bride en main, pour ne pas manquer son coup et gâter par là tout-à-fait les affaires. Je ferai souvenir de nouveau M. de Saint-Contest sur ce sujet, en ajoutant que, vu les bonnes dispositions où se trouvait à présent le comte de Moltke et d'autres circonstances favorables, il était à présumer que c'était à présent le moment le plus propre pour débusquer le sieur de Bernstorff et l'empêcher par là à ne plus faire du mal à la France et à ses amis, pourvu que lui, M. de Saint-Contest voulût écrire quelques mots là-dessus à M. Lemaire.

Au surplus, vous aurez déjà reçu les ordres par lesquels je vous ordonne d'intercéder pour ces gens qui ont insulté vos domestiques,198-4 et de prier même pour eux afin qu'ils soient réhabilités, et je serai d'autant<199> plus charmé à ce sujet, si ce que je vous ai ordonné là-dessus, pourra faire plaisir au comte de Moltke.

Federic.

Nach dem Concept.



198-3 Vergl. S. 154. 155.

198-4 Vergl. S. 187.