5655. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 4 novembre 1752.

J'ai bien reçu vos rapports du 20 et du 24 du mois dernier. Quant aux sentiments que le baron de Hœpken vous a manifestés touchant les affaires de Turquie et la fermentation à Constantinople qui continue également, et comme si ces affaires n'avaient donné aucune inquiétude à la cour de Pétersburg, il faut bien que ce ministre ne soit pas tout-à-fait bien instruit de ce qui se passe là-dessus à Vienne, car nous savons qu'il y a là des conférences secrètes sans fin entre les ministres autrichiens et les ambassadeurs de Russie et de Venise, qui, quelques soins qu'ils prennent pour cacher leur embarras, ne laissent pas de le faire apercevoir; aussi les courriers ne font que d'aller et revenir entre Pétersbourg et Vienne, ainsi que les inquiétudes que ces deux cours ont relativement aux affaires de Turquie, sont plus grandes qu'on ne le croit.

Au surplus, je viens d'être informé qu'il est arrivé l'autre jour à Vienne une assez grosse dépêche chiffrée du sieur Celsing pour sa cour. Comme il [n'y a] nul doute qu'il n'y ait dans ces dépêches des parti<257>cularités intéressantes, vous devez tâcher d'avoir de bonnes notions de ce que ces dépêches auront marqué, afin de pouvoir m'en faire votre rapport.

Je vous sais bien du gré de l'avis que vous m'avez donné par rapport à la résolution prise dans le comité secret pour autoriser le Sénat de Suède de renouveler les traités avec moi et avec la France.257-1 Sur quoi je vous dirai pour votre direction que je me concerterai làdessus avec la cour de Versailles et que je ne ferai aucune démarche à ce sujet que de concert et de pas égal avec la France. En attendant, je me réserve de vous faire savoir encore mes intentions plus précises là-dessus.

Federic.

Nach dem Concept.



257-1 Vergl. Nr. 5654,