5778. AU PRINCE DE PRUSSE A BERLIN.

[Potsdam], 18 [février 1753.]

Mon très cher Frère. Le beau temps qui nous favorise, nous donne la faculté de recommencer nos exercices, c'est autant de gagné pour l'été prochain, et des préparations qui serviront à rendre plus exactes les différentes évolutions que nous ferons. Notre camp346-2 commence à faire tourner la tête à nos voisins; il n'y a rien d'aussi fol qu'ils n'imaginent. Un conducteur d'éléphants et de chameaux s'est offert à moi pour l'opéra; je lui ai répondu qu'ici on préférait l'Astrua et Corestini à ses bêtes et qu'il n'avait qu'à les mener dans quelque endroit où l'on fait combattre ces sortes d'animaux dans un cirque. Je ne sais où il ira chercher fortune; mais je n'ai pas envie d'imiter le roi de Saxe,346-3 pas même dans ses spectacles. Je suis avec une parfaite estime, mon très cher frère, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.

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346-2 Das für den September abgesteckte Uebungslager bei Spandau.

346-3 Vergl. S. 340.