5800. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.

Potsdam, 6 mars 1753.

J'ai bien reçu vos deux rapports des 24 et 27 de février dernier et je suis presque persuadé que les apprêts qui se sont faits jusqu'ici là où vous êtes, n'ont pour but, comme vous dites, que la construction de quelques nouveaux ouvrages sur la côte de la Seelande, pour en faire ostentation, et il est à présumer que les chipoteries de quelques ministres avec le baron de Bernstorff ne roulent jusqu'ici sur point d'objets de fort grande importance. Ceci cependant ne devra point vous empêcher de continuer d'y avoir l'œil, et cela d'autant plus que l'abbé Lemaire vient de recevoir son rappel de la cour de Copenhague.362-1

Au surplus, comme vous jugez qu'il ne serait guère convenable, pour qu'il en résultât quelque effet favorable, de faire communiquer l'article séparé du traité en question362-2 au comte de Moltke, je ne me presserai non plus là-dessus.

Au demeurant, je puis vous confirmer toutes les nouvelles qui me sont entrées d'Angleterre et de Hollande, touchant l'exorbitant emprunt de douze millions,362-3 qu'il ne s'y est point agi de telle chose, de manière que je suis presque tenté à croire que ce n'a été qu'un bruit que le baron Bernstorff a fait glisser tout exprès dans le public pour donner par là un faux ombrage tant à vous qu'à l'abbé Lemaire.

Federic.

Nach dem Concept.



362-1 Vergl. S. 301.

362-2 Vergl. S. 339.

362-3 Vergl. S. 325. 338.