5811. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Potsdam, 17 mars 1753.

Votre rapport du 5 de ce mois m'est heureusement parvenu. Vous aurez vu ce que je vous ai mandé par ma dépêche du 27 dernier touchant l'avis secret que j'ai d'un dessein que le prince Louis de Würtemberg médite.370-1 J'apprends du depuis que, pourvu qu'il importât à la cour de France de contrecarrer ce dessein et de garder ce Prince en son service et à sa disposition, il fallait qu'elle s'y arrangeât, sans perdre plus de temps, pour n'en pas laisser au Prince le peu qu'il en faudrait pour conclure avec la cour de Vienne, dont il attendait au premier jour la résolution.

Vous ne manquerez pas de communiquer ceci, au plus tôt, à M. de Saint-Contest, sous le même secret que je lui ai déjà demandé relativement à cette affaire, en lui représentant combien il sera nécessaire qu'on se décidât sans plus de délai sur les arrangements qu'on voudrait prendre à ce sujet, puisque sans cela il n'y aurait plus à remédier.

J'ai reçu des lettres de Suède qui me marquent que les affaires par rapport aux différends qu'il y avait eu entre le Roi [et le Sénat] commençaient à prendre un fort bon pli pour être entièrement apaisés, et que tout se passait à présent assez tranquillement entre les deux partis. L'on m'ajoute cependant que, pour plus consolider cette bonne harmonie, il contribuerait beaucoup si la France voulait marquer au marquis d'Havrincourt qu'il devait y coopérer de sa part et agir avec un peu plus de modération envers la cour de Suède, en ne prenant trop hautement le parti du Sénat, surtout dans des affaires sans conséquence et qui ne regardaient que l'intérieur du pays. Vous ne manquerez pas de faire un bon usage de ceci auprès de M. de Saint-Contest de la manière la plus convenable, afin qu'il veuille bien y réfléchir.

Federic.

Nach dem Concept.



370-1 Vergl. S. 357.