5931. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.

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Maltzahn berichtet, Dresden 17. Juni: „J'ai l'honneur d'envoyer à Votre Majesté l'instruction secrète qu'on a donnée au comte Flemming à son départ pour Vienne, par laquelle Votre Majesté verra tout le plan de cette cour pour s'assurer encore du vivant de Sa Majesté Polonaise la succession au trône de Pologne après sa mort. J'ai lu en même temps toutes les dépêches du comte Flemming jusqu'au 7 du mois de novembre de Tannée passée et j'ai vu qu'il n'en avait parlé à l'Impératrice-Reine et à son ministère qu'en gros et pour sonder leur sentiment en général sur cette affaire, ayant eu à les rectifier sur l'idée que l'Impératrice avait eue qu'on voudrait mettre un des Princes cadets sur le trône, et les ayant assurés que l'intention de son maître était de ne point séparer cette couronne de l'électoral de Saxe. L'Impératrice s'est déclarée assez favorable-

Potsdam, 23 juin 1753.

Je vous sais tout le gré possible des pièces intéressantes et bien instructives que vous m'avez adressées à la suite de la dépêche que votre frère454-1 m'a fidèlement rendue. Comme nous sommes par là bien au fait des vues de la cour de Saxe relativement à la Pologne, ce sera à vous à présent de songer de bonne heure aux moyens les plus propres pour prévenir cette cour dans son dessein et pour faire avorter son plan monstrueux à la Diète future de Pologne. Il serait superflu de vous assurer du secret que je vous garderai en attendant; mais comme il conviendrait d'être

ment là-dessus et a désiré qu'on se concerte avec la Russie. Ce qui s'est fait, ainsi que Votre Majesté l'a vu par mes dépêches précédentes. Car lorsque le comte Brühl a fait représenter par le sieur Funcke au chancelier Bestushew qu'il était absolument nécessaire de former un système sur les affaires de Pologne et que les cours alliées se concertassent pour le suivre, le comte Bestushew a demandé un rapport détaillé au sieur Gross sur les affaires de Pologne, qu'il a envoyé à l'Impératrice à Moscou et que celle-ci a trouvé si intéressant qu'elle ordonna au comte Bestushew de travailler à sa guérison pour pouvoir venir à Moscou et lui parler à fond sur cette affaire, qui apparemment sera appuyée favorablement par le Chancelier, puisqu'on lui a graissé la patte depuis qu'il reçut si mal le sieur Funcke quand il voulut lui assigner une bonne somme sur les 100,000 écus que la cour de Russie doit encore à la Saxe. 455-1

Votre Majesté verra les moyens qu'on propose dans cette instruction pour faire réussir cette affaire à la Diète, et comme l'on doit s'y attendre à la surprise, de sorte que les intérêts de Votre Majesté demandent absolument de mettre le bon parti en état de s'assurer de la supériorité en Pologne et de pouvoir s'opposer à une confédération et d'en faire craindre les suites à Sa Majesté Polonaise.“

informé encore des réponses que les deux cours impériales ont données à la proposition dont il s'agit, vous emploierez vos soins afin d'en être encore exactement instruit par notre homme.

Quant à la permission que vous me demandez pour accompagner votre frère à son départ pour Stockholm jusques chez votre père, je suis bien fâché de ne pas pouvoir me prêter dans le moment présent à votre désir, vu la circonstance que les régiments destinés au campement de Spandau sont tous prêts pour y entrer bientôt, et que votre départ de Dresde, à peu près dans le même temps, donnerait de nouveaux ombrages au comte de Brühl, qui ne laisserait point échapper cette circonstance pour en inspirer des soupçons aux cours impériales sur mes prétendus desseins. Vous vous patienterez donc jusqu'à quelque autre temps plus convenable, où je vous ne refuserai point la permission d'aller voir votre père. Quant à votre frère, il y ira pour quinze jours.

Federic.

Nach dem Concept.



454-1 Hellmuth Burchard von Maltzahn; vergl. S. 181.

455-1 Vergl. S. 414.