<27>Dieu sait comment les Chasotsa de ces temps,
Les damerets, les jeunes Ferdinands,b
Gens nés moqueurs et très-peu charitables,
Plaisanteront vos faces vénérables,
Quand, requinquant vos spectres ambulants,
Il vous plaira de faire les aimables.
Oui, votre porte ouverte à vos galants
Par leur concours ne sera plus usée,
Vous en serez la fable et la risée,
Et je vous vois regretter les rigueurs
Dont à présent, exerçant vos caprices,
Vous dédaignez cette foule de cœurs
Dont vos amants vous font les sacrifices;
Et je prévois que vos attraits usés,
Voyant déchoir leurs folles espérances,
S'humilieront à faire des avances
A ces amants à présent méprisés,
Mais vainement, car la rouille de l'âge
Du tendre amour ne reçoit plus d'hommage.
Tel est le sort des frivoles appas
Dont la beauté fait l'unique partage;
Mais croyez-moi, respectable Camas,
Votre vertu vous sauve du naufrage.
Qu'importe enfin que l'âge destructeur
De vos attraits ternisse la fraîcheur?
C'est attaquer la moitié de vous-même;
Mais votre esprit, que j'estime et que j'aime,
A vos attraits est bien supérieur.


a Voyez t. III, p. 129 et 160, et t. X, p. 217.

b Voyez t. X, p. 136.