<156>Le tribut de la mort, qu'on paye à la nature,
Peut vous rendre fameux, si vous vengez l'injure
De vos lares, Prussiens.
L'amour de la patrie, à Rome secourable,
Changeait en demi-dieux de ce peuple adorable
Les moindres citoyens.

Eh quoi! notre siècle est-il donc sans mérite?
Du monde vieillissant la masse décrépite
Est-elle sans vertus?
Par ses productions la nature épuisée
Laisse-t-elle en ces temps la terre sans rosée,
L'Océan sans reflux?

Non, non, de ces erreurs écartons les chimères.
Rome, de tes guerriers les vertus étrangères
Ont illustré nos camps;
Nos triomphes, témoins de cent faits héroïques,
Transmettent de nos chefs aux fastes historiques
La gloire et les talents.

Vous, que notre jeunesse avec plaisir contemple,
De leurs futurs exploits le modèle et l'exemple,
L'ornement et l'appui,
Soutenez cet État, dont la gloire passée,
Mon frère, sur le point de se voir éclipsée,
Chancelle aujourd'hui.

Ainsi les temps féconds qui jamais ne s'épuisent
Te fourniront, ô Prusse! autant que d'astres luisent,
D'appuis à ta grandeur;