<177>De ses rayons brillants dorant les paysages,
Ramènerait des jours par ses feux radoucis.
Je me trompais, hélas! tout accroît mes soucis :
+Je vois briller l'éclair au sein de la tempête,
Le tonnerre en éclats va fondre sur ma tête;
Environné d'écueils, couvert de mes débris,
A l'aspect des dangers qui partout me menacent,
Les cœurs des pilotes se glacent,
Ils cherchent, mais en vain, un port et des abris.
Du bonheur de l'État la source s'est tarie,
Ses palmes sont flétries, ses lauriers sont fanés;
Mon âme, de soupirs et de larmes nourrie,
star2De ses douleurs trop attendrie,
Pourra-t-elle survivre aux jours infortunés
Qui sont près d'éclairer la fin de ma patrie?
Devoirs jadis sacrés, désormais superflus!
Défenseur de l'État, mon bras ne peut donc plus
Venger son nom, venger sa gloire,
En perpétuant la mémoire
De nos ennemis confondus!
Nos héros sont détruits, nos triomphes perdus;
Par le nombre, par la puissance
Accablés, à demi vaincus,
Nous perdons jusqu'à l'espérance
De relever jamais nos temples abattus.


+ Le vers
     

Je vois briller l'éclair au sein de la tempête

appartient au texte primitif. - Le Roi l'a corrigé à la marge, comme suit :
     

La mer mugit, l'éclair brille dans la tempête.

++ Le texte primitif porte :
     

De tant de malheurs attendrie,

et à la marge se trouve le vers amélioré :
     

De ses douleurs trop attendrie.