<215>Chacun traîné de deux chevaux,
Les fruits perdus de ses rapines;
Enfin, pour comble à tant de maux,
Sept obusiers ou coulevrines.
De plus encore, on nous apprend
Qu'une cité très-bien munie,
Capitale de Posnanie,
Par un bonheur tout aussi grand,
Signale le bras triomphant
Du vainqueur du peuple oursoman.
Neuf bataillons portent nos chaînes,
Et ce Buturlin, si rétif
A dévaster nos belles plaines,
Chez le Sarmate, en fugitif,
Se cache pour pleurer ses peines.
Ainsi, bonnes gens de Berlin,
Ne craignez plus pour cet automne
Les maux que vous ferait Bellone
Sous le masque de Buturlin.
On vient de vous tirer l'épine
Qui commençait à picoter,
Et, secourus de la famine,
Jusqu'aux ours, tout se peut dompter.
Ah! puissent-ils dans la mer Noire,
D'une pirouette ou d'un saut,
La tête en bas, le cul en haut,
S'abîmer, eux et leur mémoire!