<62>A l'orgueil révoltant et fade
Dont s'infatuent nos jaloux.
Enfin la place est donc reprise,
Et nous réparons la sottise
De ce butor de commandant
Qui la perdit naguère un an.
Les postillons pourront vous dire
Ce que j'omets ici d'écrire
Du feu, des bombes, du canon,
Des approches, sapes, tranchées,
Des palissades arrachées,
Du globe de compression,
Des assauts, des brèches jonchées
De pandours sans confession
Précipités dans l'Achéron.
Ma muse humaine et plus timide,
Ni de sang, ni de mort avide,
Abhorre ce lugubre ton.
Qu'une autre muse boursouflée
Chante l'Europe désolée,
Victime de l'ambition,
Dans les champs de la fiction
Je choisis plutôt des images
Qui plaisent aux esprits volages
Que les feux et l'explosion
Du Vésuve et de ses ravages.
Quand de Noé le beau pigeon,
Vrai messager de patriarche,
L'olive au bec, volant à l'arche,
Apportera dans ce canton
La nouvelle tant désirée