<72>Cet infâme apostat, ce traître,
Tous ceux à qui, sans les connaître,
Il a le cœur de se frotter.
Qu'importe que mon crédit baisse,
Que la sainte inquisition
Ne rôtisse plus en mon nom,
Par zèle et par délicatesse,
Tous ces fous dont l'opinion,
Contraire à mon ambition,
Ou me scandalise, ou me blesse?
Non, non, je ne suis pas si bas,
Pour dévorer ces attentats
Sans manifester ma vengeance;
J'ai des moyens en abondance,
Je veux m'en servir dans l'instant.
Elle part, et va promptement
Chez sa sœur la Sorcellerie.
Là, tout ne vit que par magie,
Son antre affreux n'est point réel;
On y voit des images vaines
Et des fantômes par centaines,
Mercure, Astaroth, Gabriel,
Des satyres et des sirènes;
Là, pensant lire dans les cieux,
On bouffit les ambitieux
Des vains objets et des chimères
Qu'avaient trop adoptés nos pères.
Là s'est tapi le vieux serpent,
Et son tortueux instrument,
Dont Eve fut un peu tentée,
Quand la pomme elle eut entamée,