<229>Les palatins redoutaient quelque insulte.
Ils s'en vont tous pour conférer entre eux,
Choisir des chefs pour mener leurs pouilleux,
Faits pour guider la masse plébéienne
Dont ils voulaient opprimer la prussienne;
Mais de ces grands si prompts à tout oser
Aucun ne veut lui-même s'exposer.
Radziwill dit : « Un palatin gouverne;
Ce n'est pas nous que la guerre concerne.
Imitons Dieu; s'il punit les États,
Il vous envoie un ange subalterne,
D'un tour de main qui met un peuple à bas.
Et puisqu'il faut que l'on fasse la guerre,
Gardons-nous bien de risquer tant de maux;
Envoyons-y pacholeks et vassaux,
Ils lanceront pour nous notre tonnerre.
Choisissons donc quelque soudard hardi,
Et qu'aussitôt, au bruit de la trompette,
On le proclame, et le mette à la tête
Du vil ramas qu'assemble le parti.
Tenez, nommons Zaremba, Pulawski;
De tels héros, quoique inconnus encore,
Feront voler du couchant à l'aurore
Leurs noms chéris de tout vrai Polonais. »
Tous d'une voix les magnats applaudirent,
Et les deux chefs selon leurs vœux choisirent,
En se flattant des plus heureux succès.
Mais le fameux prélat de Kiovie,
Les yeux levés, et l'âme au ciel ravie,
Répand sur toi, confédération,
D'un bras vainqueur sa bénédiction;