<II>suivie, qui montre combien leur intimité était grande. Frédéric, de son côté, parle honorablement d'Algarotti dans ses poésies, ainsi que dans ses lettres,a et lui a dédié deux Épîtres.b Après la mort d'Algarotti, arrivée à Pise le 3 mai 1764, le Roi lui érigea un mausolée de marbre qui devait porter cette inscription : Hic jacet Ovidii aemulus et Neutoni discipulus.c Enfin, dans son testament, il donne à sa sœur de Suède un beau tableau de Pesne que lui avait légué Algarotti,d ce qui fait voir combien le souvenir de cet ami lui était resté cher.

La correspondance de Frédéric avec Algarotti est demeurée longtemps inédite. L'ouvrage de Domenico Michelessi, Memorie intorno alla vita ed agli scritti del conte Francesco Algarotti. Venise, 1770, in-8, ne donne, p. 192-201, que huit fragments de lettres et de poésies adressées à Algarotti par le Roi. L'édition de Berlin des Œuvres de Frédéric ne contient en tout que neuf lettres du Roi au même, savoir : Œuvres posthumes, t. XII, p. 68-71, la lettre du 19 mai 1740; Supplément, t. II, p. 482-484, la lettre, sans adresse, du 24 octobre 1740; Supplément, t. III, p. 26-30, quatre lettres tirées de l'ouvrage de Michelessi; Œuvres posthumes, t. X, p. 324 et 325, parmi les lettres au marquis d'Argens, la lettre, sans date, remplie de passages latins; Œuvres posthumes, t. IX, p. 127, et, Supplément, t. II, p. 392, parmi les lettres à Voltaire, les deux lettres du 8 novembre 1740 et du 2 (4) janvier 1759. Enfin, M. Francesco Aglietti, médecin à Venise, mort en 1829, et que nous avons nommé, par erreur, Oglievi dans notre Préface, après avoir donné, de 1791 à 1794, une excellente édition des Œuvres d'Algarotti, fit imprimer toute cette correspondance, mais seulement à cent exemplaires, destinés à ses amis, sous le titre de : Correspondance de Frédéric II, roi de Prusse, avec le comte Algarotti. Pour servir de suite aux éditions des Œuvres posthumes


a Voyez t. X, p. 75 et 255; t. XVI, p. 421; t. XVII, p. 74; voyez aussi la lettre de Frédéric à Voltaire, du 10 octobre 1739.

b Voyez t. X, p. 202, et t. XIV, p. 109.

c Voyez ci-dessous, p. 148. Ce monument est encastré dans le mur du Campo santo de Pise. Il est assez compliqué. Au-dessous du fronton se trouve l'inscription : Algarotto Ovidii Aemulo Neutoni Discipulo Fridericus Magnus. Les deux derniers mots ont été ajoutés par les parents et les amis du défunt. Plus bas, on voit le buste d'Algarotti en médaillon; à gauche du médaillon, le génie de la mort, un flambeau renversé à la main, à droite, Psyché, et, au-dessous de ce groupe, les mots : Algarottus non omnis; enfin, en descendant toujours, Minerve couchée sur un sarcophage, tenant un livre ouvert, et, sous le sarcophage : Anno Domini MDCCLXIV.
     Giovanni Volpato, graveur à Venise, a donné, en 1769, une belle estampe grand in-folio de ce monument, dessinée par Charles Bianconi, à Bologne.

d Voyez t. VI, p. 245 et 250.