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IV. CORRESPONDANCE DE FRÉDÉRIC AVEC M. DE JARIGES. (7 et 8 août 1766.)

Philippe-Joseph Pandin de Jariges naquit à Berlin le 13 novembre 1706. Il fut élevé, le 29 octobre 1755, à la dignité de grand chancelier et de ministre d'État, et mourut le 9 novembre 1770. Le lendemain de cet événement, le Roi écrivit la lettre suivante à madame de Seelen, née de Jariges, à Berlin : « Je suis très-touché de la mort de mon grand chancelier, votre père. Ses talents, sa droiture et ses autres qualités personnelles lui avaient concilié toute ma confiance. Je connaissais le prix de son mérite, et sa mémoire me sera toujours précieuse. Tous les patriotes donnent les regrets les plus sincères à sa perte; et je souhaite que cette distinction, jointe à tous les motifs que votre piété vous fournira, apporte quelque adoucissement à votre douleur filiale. Au reste, vous pouvez être persuadée que je ne manquerai pas, dans l'occasion, de vous faire éprouver quelques effets de cette bienveillance dont j'honorais votre père; et, en attendant, je prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte et digne garde. » Nous avons tiré cette lettre de l'Éloge de M. de Jariges, A Berlin, 1776, p. 25, opuscule qui nous a aussi fourni (p. 16 et 17) les deux pièces du 7 et du 8 août 1766.

V. CORRESPONDANCE DE FRÉDÉRIC AVEC LA DUCHESSE LOUISE-DOROTHÉE DE SAXE-GOTHA. (27 avril 1756 - 22 juin 1767.)

La duchesse Louise-Dorothée de Saxe-Gotha, fille du duc Ernest-Louis de Saxe-Meiningen, naquit le 10 août 1710, et mourut le 22 octobre 1767. Le 17 septembre 1729, elle épousa Frédéric (III), duc de Saxe-Gotha-Altenbourg, qui succéda à son père, Frédéric II, le 23 mars 1732, et dont la sœur épousa, en 1736, Frédéric-Louis, prince de Galles, mort en 1751. La duchesse de Gotha était donc tante du roi George III. C'était une femme d'un noble caractère et d'un esprit fort cultivé. Elle était en correspondance avec Voltaire, d'Alembert, Diderot et Grimm.

Les lettres que Frédéric échangea avec cette femme remarquable sont con-