<309> énormes que ces gens ont essuyées, ils sont tous pleins de bonne volonté; ce n'est pas le courage qui leur manque, ni le zèle pour le service de V. M. Oh! que vous avez bien eu raison, Sire, de m'écrire plusieurs fois dans vos lettres que ce ne seraient pas les bras qui nous manqueraient, mais les têtes! Jamais prédiction malheureusement plus véritable. Mais enfin, Sire, tout cela peut se réparer. Le grand article, c'est la santé de V. M. Voici qu'elle va avoir un peu de repos. On m'a dit que vous aviez eu une grosse fluxion dans la tête. Avec la fatigue énorme que vous avez essuyée, comment cela peut-il être autrement? J'espère que la chaleur et la tranquillité auront guéri cette douleur. Donnez-moi, pour l'amour de Dieu, des nouvelles de votre santé. Quant à moi, je commence à me remettre un peu, et, eu égard à la douleur dont mon cœur est pénétré, je ne me porte que trop bien. J'ai l'honneur, etc.

208. AU MARQUIS D'ARGENS.

Breslau, 1er janvier 1762.

Je devrais commencer par vous souhaiter la nouvelle année, mon cher marquis; mais j'ai vu si peu accomplir mes vœux, que je commence à n'en plus faire du tout. Je suis bien aise d'apprendre votre convalescence. Votre maladie aurait été une inquiétude de plus pour moi. J'en ai en vérité honnêtement, et plus que je n'en puis porter. Le projet des misérables qui ont voulu m'enlever est très-vrai, et qu'on les a laissés échapper est encore très-certain. C'est un effet de la bêtise de l'officier qui fut chargé de cette commission. Vous n'avez qu'à dire à Gotzkowsky que, tant qu'il ne fera rien contre les lois de