<339> assiduité qui répare le chagrin que m'a donné son absence. J'ai l'honneur, etc.

229. DU MÊME.

Berlin, 29 mars 1762.



Sire,

Je réponds à la lettre que Votre Majesté m'a fait l'honneur de m'écrire, dans le moment où je la reçois. L'homme n'est pas fait pour être heureux longtemps. J'étais tranquille, joyeux depuis quatre jours, et voilà que l'incertitude où je suis sur l'état de votre santé me cause mille inquiétudes. J'espère pourtant que votre maladie n'aura point de suites, et que ces fièvres épidémiques qui sont à Breslau sont comme celles que nous avons ici, à Berlin, où presque tout le monde a été malade depuis une quinzaine de jours; mais ces maladies, même les plus opiniâtres, n'ont guère duré que sept ou huit jours.

Ce que V. M. me fait l'honneur de me mander au sujet de l'empereur de Russie me fait un double plaisir. Le premier, c'est que, si vous êtes incommodé du corps, vous devez avoir l'esprit content, et cela contribuera pour beaucoup au rétablissement de votre santé. Le second, c'est que j'espère que l'amitié que ce grand prince vous témoigne avec tant de raison, en vous unissant tous les deux d'intérêts comme de sentiments d'affection, conduira enfin ces troubles à leur fin, et nous amènera la paix. Quand pourrai-je donc avoir le plaisir de vous voir tranquille?

V. M. doit juger de l'inquiétude où je suis. Je la prie instamment, si elle n'a pas le temps de m'écrire un mot dans les occupations dont je vois qu'elle doit être accablée, de me faire savoir, par un des do-