92. AU MÊME.

(Wilsdruf) 29 novembre 1759.

Enfin donc, j'espère de vous revoir; mais je ne me flatte pas de cet agrément avant quatre semaines, que je vous donne pour faire ce grand voyage. Il y a ici un appartement préparé pour votre réception, sans vent coulis et très-chaud, très-proche du mien, où vous pouvez venir sans capote et sans mouchoir devant la bouche. J'ai ici un rouleau énorme d'estampes qui doit vous être offert à votre arrivée. On montre ici la galerie du roi de Pologne, qui est très-belle. On ne voit point de Saxon. Vous avez une église catholique vis-à-vis de votre nez, où l'on fait d'excellente musique. Enfin, si tous ces arguments se trouvent insuffisants pour allécher votre curiosité, je dois y ajouter que, si vous venez ici, vous y trouverez le plus sincère de vos admirateurs, charmé de vous y voir.

J'ai oublié de vous dire encore que vous pouvez aussi voir ici la<123> fée Carabosse, la guenon rouge, le nain jaune, et un sérail de vieilles sorcières que l'on ne voit plus, sans cela, que dans le Bojardo.123-a


123-a Voyez t. VI, p. 6.