<25> des vers, et voici ma quatrième lettre dont j'attends réponse. La raison de ces retardements est en partie causée par les postes d'Allemagne, qui vont lentement; et d'ailleurs mes lettres font un grand détour, passant par Paris pour aller en Champagne. Si vous pouvez trouver quelque voie plus courte, je vous prie de me l'indiquer; je serai charmé de m'en servir.

Vous êtes trop au-dessus des louanges pour que je vous en donne, mais en même temps trop ami de la vérité pour vous offenser de l'entendre. Souffrez donc, monsieur, que je vous réitère toute l'estime que j'ai pour vous. Mes louanges se bornent à dire que je vous connais. Puisse toute la terre vous connaître de même! Puissent mes yeux un jour voir celui dont l'esprit fait le charme de ma vie!

Je suis avec une véritable considération, monsieur, etc.

7. DE VOLTAIRE.

(Leyde) décembre 1736.



Monseigneur,

J'ai versé des larmes de joie en lisant la lettre du 9 septembre, dont V. A. R. a bien voulu m'honorer; j'y reconnais un prince qui certainement sera l'amour du genre humain. Je suis étonné de toute manière : vous pensez comme Trajan, vous écrivez comme Pline, et vous parlez français comme nos meilleurs écrivains. Quelle différence entre les hommes! Louis XIV était un grand roi, je respecte sa mémoire; mais il ne parlait pas aussi humainement que vous, monseigneur, et ne s'exprimait pas de même. J'ai vu de ses lettres : il ne savait pas l'orthographe de sa langue. Berlin sera, sous vos auspices,