<170>din des Hespérides et de la fontaine de Jouvence, que la grave antiquité a si longtemps recherchés inutilement.

Si cependant il était question d'un bon vieux radoteur de philosophe qui habite une vigne de ces environs, il a chargé le Lorrain de vous assurer qu'il regrette fort le Patriarche de Ferney; qu'il voudrait qu'il fût possible encore de le recueillir chez lui et de l'associer à ses études; qu'au moins ce patriarche peut être assuré que personne n'apprécie mieux son mérite, et n'aime plus que lui son beau génie.

414. DE VOLTAIRE.

Ferney, 9 mars 1770.

C'en est trop d'avoir tout ce feu
Qui si vivement vous inspire,
Qui luit, qui plaît, et qu'on admire,
Quand les autres en ont trop peu.

Sur les humains trop d'avantages,
Dans vos exploits, dans vos écrits,
Etonnent les grands et les sages,
Qui devant vous sont trop petits.

J'eus trop d'espoir dans ma jeunesse,
Et dans l'âge mûr trop d'ennuis;
Mais dans la vieillesse où je suis,
Hélas! j'ai trop peu de sagesse.

De France on dit que, dans ce temps,
Quelques Muses se sont bannies;
Nous n'avons pas trop de savants;
Nous avons trop peu de génies.