<547>V. M. eut la bonté de m'offrir elle-même, il y a sept ans, lorsque j'avais l'honneur d'être auprès d'elle, les secours nécessaires pour ce voyage, que je me proposais alors de faire. J'ai recours aujourd'hui à sa bienfaisance, à qui je dois déjà tant, et à qui je vais devoir encore la vie. On m'assure que le voyage d'Italie, pour être fait avec quelque aisance, surtout par quelqu'un d'infirme et de malade, exige environ deux mille écus de France. Je prends donc la liberté de les demander à V. M., et j'attends avec la plus respectueuse confiance, et d'avance avec la reconnaissance la plus vive, la réponse dont elle voudra bien m'honorer à ce sujet.

J'ai reçu il y a quelques jours le paquet que V. M. m'a fait l'honneur de m'envoyer, et j'aurai l'honneur de lui écrire incessamment en détail sur les grands objets qui font la matière de cet écrit.

Je suis avec le plus profond respect, et avec une admiration égale à mon inviolable dévouement, etc.

81. DU MÊME.

Paris, 2 août 1770.



Sire,

Quoique l'état de faiblesse où ma tête est toujours ne me permette pas les discussions abstraites auxquelles V. M. se livre avec autant de facilité que de profondeur, je ne puis cependant différer plus longtemps à la remercier très-humblement de l'écrit qu'elle m'a fait l'honneur de m'envoyer sur le Système de la nature, et à lui faire part des observations que cet excellent écrit m'a fait naître, observations que je soumets au jugement de V. M., et qui sont bien plus destinées à confirmer ses idées qu'à les combattre.