<690> dans sa jeunesse. La fin en est édifiante; le taureau redevient homme, et même roi. Toutes les fois qu'il a fait des sottises et qu'il les répare, le peuple s'assemble autour de son palais, et s'écrie : Vive notre grand roi qui n'est plus bœuf! Si vous n'avez pas cet ouvrage à Paris, il y aura moyen de vous le faire tenir par la même voie. J'attends ici le non-converti Guibert, qui sera bien reçu, lui et sa tragédie; et je ne doute pas que cet ouvrage, dont quelques personnes m'ont parlé, ne mérite d'être approuvé. Pour M. de Crillon, il a eu le nez gelé à Pétersbourg; mais heureusement, à l'aide de la neige, on le lui a sauvé. Il doit repasser ici ce printemps, dirigeant sa route par la Laponie, la Suède et le Danemark; lui et le prince de Salma pourront bien revenir glacés ici; nous aurons tout le soin possible de les dégeler et de les remettre, s'il est possible, dans leur état naturel. Pour moi, qui ne suis point à la glace, et qui vous estime très-chaudement, je fais des vœux pour que le grand Démiourgos protége Anaxagoras; et sur ce, etc.

138. DE D'ALEMBERT.

Paris, 25 avril 1774.



Sire,

Ce n'est point pour Votre Majesté que je crains le rétablissement des ci-devant soi-disant jésuites, comme les appelait le feu parlement de Paris; quel mal en effet pourraient-ils faire à un prince que les Au-


a Frédéric dit dans sa lettre inédite à son frère le prince Henri, du 7 décembre 1773 : « Nous avons ici un prince Salm et un Crillon, qui viennent de Ceuta pour aller se rafraîchir à Pétersbourg. Ce prince Salm a servi autrefois chez les Autrichiens, et a fait trois campagnes contre nous. Pour le peu que je l'ai vu, il me paraît fort aimable. Sa sœur est mariée à un grand d'Espagne. »