<404>semble avait pour base une égalité entièrement républicaine. Je dois même dire, à ma confusion, que nous étions rarement du même avis sur rien; et si je me suis tiré d'affaire, c'est parce que son frère, notre troisième compagnon, se rangeait souvent de mon côté, et le rangeait par conséquent dans la glorieuse minorité; c'est en Angleterre la place des hommes de génie. Un petit prophètea n'est pas propre à former des hommes d'État et de grands hommes. Ce prophète, d'ailleurs, dépaysé depuis sa première jeunesse, ne peut se vanter d'aucun crédit ni sur les bords du Danube, ni sur ceux de la Havel et de la Sprée, par la raison que nul n'est prophète dans son pays; et s'il a conservé quelque faveur sur les bords de la Néwa, c'est qu'il n'est pas du pays, quoiqu'il y soit naturalisé depuis longtemps par les bienfaits.

Je suis avec le plus profond respect, etc.

26. AU BARON DE GRIMM.

(Potsdam, 18 avril 1786.)b

J'ai eu des attaques d'asthme qui quelquefois m'ont rendu assez malade, et je me trouve dans cette situation aujourd'hui. Je me contente donc de vous accuser la réception de votre lettre et de celles qui l'accompagnaient, sans entrer dans de plus grands détails. Vous


a Voyez ci-dessus, p. 369.

b Nous tirons la date de cette lettre, rappelée dans la réponse du baron de Grimm, de la traduction allemande des Œuvres posthumes, t. XII, p. 159. Cette date est omise dans les Œuvres posthumes mêmes, t. XII, p. 82.