<419> reconnaissance; toutefois la mémoire de M. d'Alembert n'y perd pas grand' chose, et il vaut mieux n'être point loué que de l'être mal. Les beaux jours de la littérature sont passés; il n'y a que des trônes vacants, et peu de postulants dignes de s'y placer. Vous qui avez été l'élève du grand homme que nous regrettons, vous seul pouvez lui succéder. Sur ce, etc.

8. DU MARQUIS DE CONDORCET.

Paris, 19 septembre 1785.



Sire,

Je n'ai reçu la lettre dont Votre Majesté m'a honoré que depuis peu de jours, au retour d'un voyage que j'ai fait en Bretagne et en Berry pour y examiner des projets de navigation.

J'espère que M. Dupuis obtiendra de notre gouvernement la grâce pour laquelle V. M. a daigné témoigner quelque intérêt. Le corps de l'université, loin de s'y opposer, a paru flatté de l'honneur que reçoit M. Dupuis, et qui rejaillit sur le corps même. L'intrigue de quelques hommes médiocres, jaloux de M. Dupuis, qui sont d'ailleurs bien sûrs de n'être jamais appelés hors de leur collége, a fait naître quelques légers obstacles; mais M. le comte de Vergennes pourra aisément les lever.

J'ai en vue un homme de mérite pour la place de professeur de belles-lettres et de philosophie; mais avant d'avoir l'honneur de le proposer à V. M., je dois prendre encore quelques informations.

Nous sommes malheureusement encore bien éloignés, en France, de ne punir de mort que pour des crimes atroces. Nos lois assujet-