<463>je par là cette courte critique, pour venir à la dernière raison qui me remet aujourd'hui la plume à la main.

C'est le petit imprimé ci-joint, que je viens de recevoir de la poste. Il contient trois lettres, et surtout une de Voltaire, où je trouve autant d'esprit qu'il y en a peu dans l'ode susmentionnée. On prétend qu'elle est effectivement de Voltaire, à qui elle ne peut que faire honneur. Mais pour celle des comédiens, trop pleine de traits vifs et mordants, on la croit de la façon de quelque ennemi jaloux du sieur Lefranc.

Mais je n'y pense pas, c'est trop ennuyer V. A. R. par tant de balivernes, qui ne sauraient manquer de la faire bâiller. Qu'elle fasse grâce à mon impertinence en faveur de ses sources, qui sont l'envie de vous amuser, monseigneur, et celle de saisir jusqu'aux moindres occasions dont je me crois permis de profiter pour renouveler les humbles assurances de la dévotion sans égale avec laquelle je suis, etc.

12. AU COMTE DE MANTEUFFEL.

Ruppin, 18 mars 1736.



Mon cher Quinze-Vingt,a

Je me vois dans vos dettes de deux lettres, et je me mets en devoir d'y répondre. Vous vous rappellerez donc, s'il vous plaît, que le contenu de la première roulait sur la différence de la morale chrétienne et de la païenne, et la seconde sur le sieur Formey et sur l'apparition qu'eut saint Paul.b


a Voyez t. XVI, p. 115.

b Actes des apôtres, chap. IX.