<668> me permettent pas de me mêler des troubles dont votre patrie est agitée actuellement. Le meilleur serait de les pacifier promptement, et le moyen qui me paraît le plus propre d'y parvenir serait que les confédérés s'entendissent amicalement avec la cour de Russie sur les différents griefs qu'ils prétendent avoir réciproquement. C'est tout ce que je puis vous dire en réponse à votre commission; et sur ce, je prie Dieu, etc.

6. A LA MÊME.

Potsdam, 12 novembre 1768.



Madame la comtesse de Skorzewska,

Je ne saurais qu'applaudir au zèle que vous faites paraître dans votre lettre du 10 de ce mois pour terminer les troubles qui déchirent votre patrie. Mais le malheur est que vous ne sauriez plus vous promettre d'heureux succès. Il est toujours plus facile de former que d'exécuter de pareils projets d'accommodement, et dans la position actuelle des affaires, ce serait peine perdue de vouloir faire le médiateur entre les Russes et les confédérés. Il y a un an qu'il aurait fallu prendre des dispositions aussi pacifiques, et on aurait pu se flatter de rapprocher les esprits. Mais à présent que le feu de la discorde a gagné partout, et que l'animosité est portée à son comble, ce serait vouloir se faire illusion de gaité de cœur que de s'imaginer seulement qu'on pût y réussir. Les Russes sont en marche, et les Turcs également.a Il n'y a donc plus que la supériorité des uns ou des autres qui décidera le sort de la Pologne. En attendant, vous pouvez


a Voyez t. VI, p. 18 et suivantes.