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18. A LA MÊME.

Potsdam, 12 mars 1773.



Madame la comtesse de Skorzewska,

Votre affliction sur le danger qui menace les jours de votre époux es! bien légitime, et je sens parfaitement tout l'embarras de votre situation dans la triste perspective que sa griève maladie vous offre. Mais je me flatte en même temps que votre philosophie et votre religion vous soutiendront dans cette épreuve, et que vous saurez mettre des bornes à votre juste douleur, afin de vous conserver au moins à vos enfants, au cas que leur père dût effectivement succomber à sa maladie. Peut-être cependant y a-t-il encore moyen de le rétablir, et je le souhaite. Mais, en attendant, vous pouvez compter que je tâcherai, autant qu'il dépendra de moi, de remplir ma promesse, et de m'intéresser en sa faveur à la diète prochaine de Pologne, pour lui faire obtenir la permission de vendre son régiment. Sur ce, etc.

19. A LA MÊME.

Potsdam, 10 septembre 1773.



Madame la comtesse de Skorzewska,

Je sens tout ce qu'il y a d'accablant dans la situation où la mort de votre époux vous a plongée,a et j'y proportionne ma compassion. Quelque douloureux cependant que soient les efforts pour supporter cette perte, la résignation à la Providence, le bien de votre famille et votre propre tranquillité exigent néanmoins de les faire; et je sou-


a La comtesse de Skorzewska, devenue veuve en 1773, et non en 1770, comme nous lavons dit par erreur t. XX, p. III, ne survécut que deux mois à son mari.