<111> vous prie d'être tranquille sur tout ce qui vous embarrasse pour vos frontières, et d'être persuadée que je vous aviserai à temps s'il y a du danger pour vous, et vous dirai même comment vous pouvez l'éviter. Mais, pour l'amour de Dieu, que le Margrave ne se précipite pas par de fausses démarches, dont il pourrait avoir du chagrin dans la suite. Soyez tranquille, je vous en conjure encore une fois, et ne craignez rien. Mille amitiés au cher Margrave. Je vous prie, chère sœur, de ne jamais douter de l'amitié parfaite et de l'estime infinie avec laquelle je suis, ma très-chère sœur, etc.

Mille compliments à la chère Frédérique.

104. DE LA MARGRAVE DE BAIREUTH.

(Baireuth) 17 février 1741.



Mon très-cher frère,

J'ai sujet de vous remercier doublement de la grâce que vous me faites de me donner de vos chères nouvelles dans un temps où vous êtes occupé de tant de choses importantes. Elles me causent toute la joie imaginable, mon très-cher frère, et surtout d'apprendre que tout va selon vos souhaits. Il faut avouer que vous avez merveilleusement bien profité des leçons de Maupertuis. Celui-ci a arrondi la terre, et vous avez arrondi votre pays. On dit que vous calculez plus juste et plus facilement que lui. Oserais-je vous supplier de me communiquer votre méthode, qui ferait un bien sans égal à notre pays, et, en l'aplatissant, me procurerait plus souvent le bonheur de vous faire ma cour? Ce n'est pourtant pas les montagnes qui m'arrêteront; au-