<116> son époux, trop occupé de ses affaires d'importance pour pouvoir y vaquer. Cette démarche me paraît un peu équivoque, pouvant lui attirer beaucoup de chagrin, si je ne me trompe, vu sa situation et les interprétations que ses ennemis en pourraient faire. Je vous prie donc d'y vouloir faire quelques réflexions, et de l'assister de vos prudents conseils, si une telle résolution conviendrait à ses intérêts. Quand vous y donnerez les mains, j'y toperai d'abord, étant avec une estime qui ne saurait être égalée que par la tendresse infinie avec laquelle je suis, madame ma sœur, etc.a

111. A LA MÊME.

Berlin, 5 décembre 1741.



Ma très-chère sœur,

Je suis bien aise de vous savoir en bonne santé de retour à Baireuth. Nous attendons ici la fin de l'hiver pour recommencer de plus belle, le printemps qui vient, et pour obliger enfin la reine de Hongrie et son royal époux de passer par les conditions qu'on leur a prescrites. Ma sœur de Brunswic est ici, et paraît se divertir à merveille. La belle promise de Guillaume l'accompagne. Nous espérons que ma sœur d'Ansbach viendra faire un tour ici, comme elle-même nous a donné lieu de le présumer. Adieu, ma très-chère sœur; je vous prie de me croire avec toute la tendresse et l'estime imaginable, etc.


a Cette lettre est, de toutes celles que nous connaissons, la première qui ait été écrite par un secrétaire et simplement signée par Frédéric.