<262> séjour de Baireuth. Je vous rends grâce, ma chère sœur, de la façon tendre dont vous daignez vous souvenir de moi, et de la manière gracieuse dont vous interprétez les petits services que je puis vous rendre. Le médecin m'a apporté la belle table et le jus de cerises que vous avez eu la bonté de m'envoyer, dont je vous fais les plus tendres remercîments. Voici la réponse que j'ai reçue de France; je n'ai point voulu abuser de la confiance du Margrave, et je ne prétends être dans toute cette affaire que l'instrument de vos volontés. Je crois que si le Margrave juge à propos de signer ce traité, il sera convenable de garder là-dessus un secret impénétrable, afin que nos ennemis ne se doutent pas même des mesures de prudence qu'on prend contre leurs mauvais desseins. Il sera d'autant mieux que la chose ne fasse pas de bruit, que nous n'en pensons point à nous faire valoir, et que la France n'a d'autre objet dans ses dépenses que d'assurer à ses alliés une tranquillité durable. Je vous prie encore instamment, ne faites rien en tout ceci que ce que vous trouverez convenable à vos intérêts, et soyez sûre, ma chère sœur, que je les regarde comme les miens, étant avec toute la tendresse et toute la considération imaginable, ma très-chère sœur, etc.

262. A LA MÊME.

Potsdam, 16 (juin 1753).



Ma très-chère sœur,

J'ai trouvé votre chère lettre ici, à mon retour de Prusse, et je me flatte plus que jamais que votre santé, ma chère sœur, se remettra. Quelle joie de revoir ici une chère amie, une sœur tendrement ai-