<81> que les lettres de madame Sonsfeld ne sont point écrites d'une manière convenable; je crois qu'elle a plus de part que Meermann à ce que la Reine vous a écrit. Pour Dieu, ma chère sœur, ne poussez donc pas trop loin la complaisance, et comme ce que vous voulez faire est dans l'ordre, faites-le hardiment. Vous avez, à ce qu'il paraît, oublié le train de Berlin; les changements d'un jour à l'autre ne nous sont point des nouveautés. Il ne faut point s'embarrasser de cela. Vous en verrez bien d'autres, si vous venez ici, et je vous supplie, en ce cas, de quitter pour ce temps votre trop grande sensibilité, qui ne pourrait vous être que nuisible.

Je serais trop heureux, si je pouvais vous revoir ici, à Remusberg. Je ne pourrai pas, selon toutes les apparences, avoir ce bonheur à présent; mais je me suis imaginé que si, à votre départ de Berlin, il vous plaisait d'aller à Hambourg ou à Brunswic, je pourrais avoir l'honneur de vous voir ici, puisque c'est le chemin qui mène à ces deux endroits. Permettez-moi du moins de m'amuser avec ce projet, et laissez régner dans mon imagination une idée qui ne peut m'être que très-agréable, puisqu'elle me rappelle le souvenir d'une sœur que j'adore. Je suis avec toute la tendresse et l'attachement imaginable, ma très-chère sœur, etc.

70. A LA MÊME.

Remusberg, 6 octobre 1739.



Ma très-chère sœur,

Je suis fâché de savoir le Margrave encore malade et votre voyage rompu. J'espérais toujours que ces deux choses iraient de pair. Je