<91>tissement que peuvent vous procurer la musique et les beaux-arts. Je n'ai guère le temps d'y penser à présent. Vous jugez facilement de ma situation, d'autant plus que vous en connaissez les circonstances. Adieu, ma très-chère sœur; conservez-moi toujours votre précieuse amitié, et ne doutez jamais de tous les sentiments d'estime et de tendresse avec lesquels je suis inviolablement, ma très-chère sœur, etc.

79. A LA MÊME.

Ruppin, 18 mai 1740.



Ma très-chère sœur,

Je ne conçois pas d'où vient que mes lettres ne vous ont point été rendues, car je n'ai laissé passer aucune semaine sans vous écrire. Je crois peut-être que vous les recevrez toutes à la fois; mais vous n'y gagnerez pas grand' chose, ma très-chère sœur, n'y ayant presque rien à vous mander d'ici. La maladie du Roi empire chaque jour, et il faut vous préparer sérieusement à apprendre à l'improviste le dénoûment de la pièce. Nous avons ici nos tragédies comme vous les avez à Baireuth, car le pauvre Woldena a été attaqué d'un coup d'apoplexie dans l'antichambre de la Princesse royale, dont il est mort subitement. Vous jugez bien que ces sortes d'aventures ne sont aucunement récréatives, et que, outre le regret de la perte d'un honnête homme, on se serait bien passé de le voir mourir ainsi devant tout le monde. Mais je quitte ce triste sujet pour en passer à de moins désagréables, et pour vous réitérer les assurances de la parfaite ten-


a Voyez t. XXVI, p. 13.