<95> des affaires, qui me paraît assez pesant. Soyez persuadée, ma très-chère sœur, que je me ferai toujours un plaisir et un devoir de vous marquer en toutes les occasions la tendre amitié avec laquelle je suis à jamais votre très-fidèle frère.

84. A LA MÊME.

Ruppin, 10 juin 1740.



Ma très-chère sœur,

Le titre de votre frère m'est plus glorieux que celui de tous les rois très-chrétiens, ou très-catholiques, ou défenseurs de la foi, et votre amitié m'est plus précieuse que tous les respects serviles d'esclaves et les soumissions rampantes des sujets. Je vous prie, ma très-chère sœur, de me regarder toujours comme votre frère, et comme rien de plus. La Reine a fort bien pris son parti; elle se porte, grâces au ciel, très-bien, et elle est tranquille. Je vous enverrai par le premier ordinaire la relation des derniers jours du Roi; l'on n'en a point encore dressé de procès-verbal, mais on tâchera d'amasser là-dessus toutes les circonstances dont on pourra se ressouvenir, pour satisfaire vos désirs. Adieu, ma très-chère sœur. Je suis encore accablé par le nombre d'affaires que ce changement m'attire sur les bras; dans quelques mois, j'aurai l'esprit plus libre, et je pourrai vous ennuyer par de plus longues lettres. Je suis à jamais, avec toute la tendresse imaginable, ma très-chère sœur, etc.