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22. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH.

Dessau, 11 octobre 1734.1_28-a



Ma très-chère sœur,

Dans ce moment je viens de recevoir une lettre de la Reine, et de la princesse,1_28-b que voici jointes, dont vous pourrez juger, ma très-chère sœur, quand vous les aurez lues. Je partirai celte nuit à quatre heures d'ici, et je compte arriver demain à midi à Potsdam. De là je ne pourrai peut-être pas vous écrire si naturellement que je le fais à présent, car je ne sais ce qui pourra arriver. En cas qu'il arrive un malheur, vous serez la première qui en serez avertie. Pour moi, je n'ai rien à craindre, et je suis assez en repos. Permettez que je vous rende millions de grâces de tout le bon accueil que vous m'avez fait. Je n'ai pas besoin de vous répéter ma parfaite tendresse; vous savez qu'elle ne changera qu'avec ma vie. Je crois que j'aurai l'honneur de vous revoir plus tôt que je l'ai pensé. Conservez-moi, et pour moi, votre précieuse santé, et soyez bien persuadée du parfait respect avec lequel je serai jusqu'à la mort, etc.


1_28-a Frédéric avait déjà passé par Dessau en entrant en campagne. Il avait écrit à son ami le jeune prince Léopold d'Anhalt-Dessau, Berlin, 17 mai 1734 : « Ich werde gegen den 8. oder 9. künftigen Monats bei Ihnen sein, und mein Wort halten, und dem lieben Polten den Champagner aussaufen. Bis dahin
Friderich
. »

1_28-b C'est sous ce titre de la princesse que Frédéric fait quelquefois mention de sa femme dans les lettres qu'il a écrites à la margrave de Baireuth avant d'être roi. Voyez t. XXVI, p. 98.