347. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH.

(Rodewitz) 12 octobre 1758.



Ma très-chère sœur,

Daignez recevoir avec bonté les vers que je vous envoie.1_363-d Je suis si plein de vous, de vos dangers et de ma reconnaissance, que, éveillé<364> comme en rêve, en prose comme en poésie, votre image règne également dans mon esprit, et fixe toutes mes pensées. Veuille le ciel exaucer les vœux que je lui adresse tous les jours pour votre convalescence! Cothenius1_364-a est en chemin; je le diviniserai, s'il sauve la personne du monde qui me tient le plus à cœur, que je respecte et vénère, et dont je suis jusqu'au moment que je rendrai mon corps aux éléments,1_364-b ma très-chère sœur, etc.


1_363-d Voyez t. XIII, p. 188-194.

1_364-a Voyez ci-dessus, p. 201.

1_364-b Voltaire dit dans son Micromégas : « Quand il faut rendre son corps aux éléments .... » Voyez ses Œuvres, édit. Beuchot, t. XXXIII, p. 173. Voyez aussi t. VI, p. 243, art. I, et t. X, p. 235 de notre édition.