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1. DE LA PRINCESSE CHARLOTTE.

Berlin, 18 janvier 1733.



Mon très-cher frère,

Je ne puis vous marquer assez, mon très-cher frère, quelle joie m'a causée votre lettre, estimant et chérissant tout ce qui me vient de votre part. Le Roi est parti ce matin pour Potsdam, d'assez bonne humeur. Le duc de Bevern et le prince Charles seront à Potsdam le 28 de ce mois. Je crois que nous y irons bientôt. A ce qu'il me paraît, ma sœur de Baireuth commence un peu à engraisser et à manger de meilleur appétit. Maman a été dernièrement dans votre maison;1_381-a elle m'a fait l'honneur de me prendre avec elle. Elle a ordonné elle-même les meubles, et a tâché d'accommoder tout le mieux qu'il a été possible, et s'est donné infiniment de peine. A ce qu'il me semble, les chambres sont trop petites et fort étroites, et, pour les meubles, on aurait pu avoir quelque chose de plus beau pour tout l'argent qui y est employé. Ce que je puis vous dire, c'est que le Roi ne pense depuis le matin jusqu'au soir qu'à ce qui vous peut faire plaisir, et il a dit que tout ce qu'il pourrait voir à vos yeux qui vous réjouit et la princesse, il le ferait bien volontiers. Voilà pour cette fois, mon cher frère, tout ce que j'ai pu vous mander de nouveau. Ma pauvre sœur d'Ansbach a été à l'extrémité, que toute la Faculté a cru qu'elle mourrait; mais, Dieu merci, on a reçu des nouvelles qu'elle est hors de danger. Comme je me flatte d'avoir bientôt le<382> plaisir de vous revoir, je finis en vous priant de me croire toute à vous.

Votre très-affectionnée
sœur et servante,
Charlotte.


1_381-a Voyez, J.-D.-E. Preuss, Friedrichs des Grossen Jugend und Thronbesteigung, p. 165 et 166; et notre t. XXVI, p XVII et 14.